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En marge de la révolution

En marge de la révolution
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20 mars 2011

Chant, danse, cinéma et des barbus… à Ras Jedir !

Ras_Jdir

Vendredi, en visite chez ma copine, et au fil de la conversation, celle-ci me raconte que son mari, membre de l’ACT*, s’est déplacé à Ras Jedir dans le cadre des animations artistiques organisées pour les réfugiés venus en masse fuyant la Lybie…

Ah bon ?!!!

Peu d’articles sur internet évoquent les manifestations artistiques au camp Choucha à Ras Jedir, mais ce dont on parle est merveilleux.

Peu de communication sur une forme aussi particulière et aussi noble de solidarité, me pousse à en parler pour saluer, remercier et rendre hommage à ces tunisiens qui ne cessent de m’épater

« C'est à travers l'association des cinéastes tunisiens, le syndicat des comédiens, en collaboration avec les jeunes scouts de Ben Guerdane, que les Arts ont été à l'honneur dans ce camp où les réfugiés ont été autant surpris qu'heureux par cette belle initiative » (TAP).

Donc, après le lait pour enfants, l’eau, le pain… viennent la danse, le chant et les spectacles de clowns.

Nourrir le corps c’est indispensable pour survivre, nourrir l’âme et le cœur c’est indispensable pour ne pas oublier qu’on existe.

Le programme était riche et varié digne d’un festival international… au menu :

Du rap, une pièce de théâtre comique mise en scène et jouée par des réfugiés somaliens, mini-concerts, le chanteur tunisien engagé Mounir Troudi, clips africains, danse, projection de films muets de Charlie Chaplin, films musicaux, courts-métrages, dessins animés (Ali baba et les 40 voleurs : c’est normal, c’est dans l’air du temps et ça parle à 90% des peuples africains), …

 Je crois qu’on aurait pu intégrer dans le programmes une rediffusion des discours ainsi que les collections « automne-hiver-printemps-été 1969-2011 » de kadhafi, le tyran qui fait autant rire que pleurer ces jours-ci.

« Les enfants des réfugiés n'ont pas été oubliés puisqu'un volet ludique leur a également été consacré sous une tente réaménagée en club d'enfants, au beau milieu du camp, à l'initiative du croissant rouge et des scouts tunisiens. Les jeux, les marionnettes et les clowns ont rendu, ainsi, le sourire à ces enfants »(TAP).

Sans oublier les psychologues et pédopsychiatres volontaires qui ont mis en place une cellule d’écoute aux enfants des réfugiés.

Bien sûr certains barbus bornés, obtus et « con-vaincus » que « les gens avaient besoin de nourriture, pas de culture* » sont intervenus dans une tentative de mettre fin à ces initiatives nobles qui tentent de redonner le sourire à des gens qui ont fuit l’enfer, mais rien n’a pu freiner la brise de paix, d’espoir et de bonne humeur, elle continu à circuler tendrement entre les tentes des somaliens, camerounais, bangladeshis…les consolant dans cette attente du retour au pays.

ACT* : association des cinéastes tunisiens

(*) Salma Baccar d'après http://www.orange.ci/emag

Rym Moueli Beddey

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11 mars 2011

« Fêtes » couler le sang !

 

f_te_couler_le_sang__

Mercredi,  pour fêter la dissolution du RCD on a égorgé un mouton et on a fait couler du sang et on a fait du bon méchoui…

Il y a quelques semaines, pour fêter la chute de l’ancien régime, on a égorgé le tigre de Sarkhr El Materi, on a fait couler son sang et on a fait de sa viande un barbecue…

Demain, et dans ce climat de démocratie et d’égalité des chances, les humains seront probablement égorgés à leur tour pour fêter l’inauguration d’un nouveau parc national, l’ouverture du dernier salon de toilettage pour chats ou encore le lancement du concours de beauté pour chiens !

C’est normal ! La démocratie c’est aussi ça !

Rym Mouelhi Beddey

6 mars 2011

J'ai juste posé une question ! :-(

 

enquete3

Jeudi, je suis arrivée au travail avant l’heure, j’ai choisi de rester dans ma voiture écouter de la musique et lire un livre. Dans la rue deux jeunes gens, un homme et une femme voilée au visage angélique, circulaient au même moment entre les voitures stationnées et notaient apparemment leurs matricules sur leurs calepins.

Arrêté à une vingtaine de mètres de moi, le garçon a commencé à renseigner sur son carnet la matricule de ma voiture, je lui ai klaxonné pour comprendre ce qui se passait, il m’a regardé, je lui ai fait un signe interrogatif avec la tête, il m’a répondu à son tour avec un signe du genre « je t’ignore, je fais ce que j’’ai à faire, et je fais comme si je ne t’ai pas compris ».

Bref, quand il est arrivé au niveau de la portière j’ai descendu la vitre et je lui ai posé la question : « c’est quoi ? » et là…commence un dialogue absurde, surréaliste, digne d’un Beckett !

Lui : enquête ! et il me tourne le dos

Moi : de quoi ? pour le compte de qui ? (tatillonne comme je suis)

Lui : enquête stationnement pour le ministère de l’équipement.

Moi : et pourquoi les matricules ?

Lui : (agacé) tu m’aurais parlé avec politesse, je t’aurais répondu!!!

Politesse???!!!

Et la fille qui l’accompagne avec une grimace très méchante et en hurlant :" pourquoi klaxonner !!!??? tu aurais pu descendre lui parler gentiment !"

A ce momet je suis descendue de la voiture et je n’avais qu’une seule envie, lui faire bouffer son bloc-notes à la fille au visage peu angélique maintenant!!

Moi : mais vous êtes qui ? c’est quoi ce truc ?

Lui : RCD ! ok !!!

Moi : hein?!!!

Lui : va porter plainte ! ok !!!!

Moi : quoi !!!!???

Et ils sont partis tranquilles comme si rien n’était et ont continueé à relever les matricule en me regardant agressivement et en se disant entre eux des choses bien méchantes !

J’étais là figée et je me disais « meeeerde… mais j’ai juste posé une question ! ... une simple question!... »

 

Et en regagnant ma voiture je me posais plein de questions : ces gens savent-ils que c’est une atteinte à la liberté, à ma personne ? savent –ils que ça ne se fait pas comme ça ? qu’il faut demander permission, ou à la limite répondre correctement aux questions, que ministère ou pas ministère il faut porter un badge … où allons nous avec ce manque de tact et de professionnalisme ? et j’ai imaginé dans ma tête des situations impossibles qui pourraient bien arriver un jour si on continue avec ces manières barbares, si on n’apprend pas aux gens ce qu’est la notion du service et du professionnalisme et qu’un agent qui rempli un formulaire d’enquête n’a pas tous les droits, et que « RCD » n’est pas le nouveau synonyme de « je suis impoli, bête et méchant » : quoique !... et qu’on va sortir « va porter plainte » comme ça à tout bout de champs, parce que justement on en peut pas porterplainte aujourd’hui pour atteinte à la liberté individuelle quand un con pareil se comporte de la sorte !


En tout cas j’ai pris ma revanche 2 heures après, quand sortant acheter un truc à manger j’ai retrouvé les mêmes personnes refaisant leur tour une autre fois.

J’ai sorti mon téléphone de ma poche et tel un paparazzi je l’ai braqué sur eux et j’ai fait semblant de les prendre en photos et là ils n’étaient plus les mêmes que tout à l’heure, ils ont fui et ne savaient plus quoi faire…ils étaient embarrassés, mal à l'aise...

Je suis sûre qu’ils ont ressenti la même chose que moi tout à l'heure, mais j’espère qu’ils ont compris le message !

Rym Mouelhi Beddey

5 mars 2011

La tomate qui fait fureur sur Facebook !

 

tomate

 

Une nouvelle page Facebook : « pour que cette tomate aie plus de fan que Rached Ghanouchi *» (lien : http://www.facebook.com/Tomate.contre.ghannouchi) a fait un tabac, depuis sa création des centaines de fans adhèrent à la page chaque minute !

A l’instant où j’écris ce billet elle est déjà à 6014 fans, plus de 6000 fans en quelques heures !!!

Est-ce l’amour de la tomate ou c’est tout simplement « l’antighanouchisme » qui les motive ? (je connais la réponse…je suis fan moi-même !)

Je vous ai concocté quelques « créations » magnifiques et amusantes, mais surtout parlantes : (j'utilise la couleur tomatienne lol)

« Ne sous-estimez pas le pouvoir de cette tomate! »

« c'est une tomate biologique? »
« en tout cas, elle est bien belle »

« en tout cas c'est une tomate modérée.... »

« kado= un bisou Tomatien »

« BEUUUUUUUUUUUUUU333 je déteste les tomates mais je déteste ganouchi encore pluuuuuusssss !! :P »

« je suis un plantophile spécialité tomate!!!

« J'ai plutôt la "Ganouchophobie" ;)

 "جميعالخضروالفواكهتناشدكعبةالطماطمويرددونشعار : كلناطماطمكلناطماطم.

أماكردالهنديفقدتوعدالشيخبأنهسينثرشوكهفيلسانهليكفعنالثرثرةوباشيحصروشرحصرةماتنفعشمعاهاكوتشواتالسبيتار".


Et plein de bonnes choses à découvrir ! bonne découverte Tomatienne :-)

(*) pour les erreurs dans le titre les admin de la page se sont excusés

 

Rym Mouelhi Beddey


3 mars 2011

Un joli melting pot politique !

 

Dans le bureau où je travaille il y a de tout !

Tous les jours après le « bonjour tout le mooonde !!!! » et les bisous bisous du matin, commence dans le bureau des discussions interminables sur les évènements de la veille et tout ce qui tourne autour de la révolution et chacun essaye de les interpréter à sa façon.

Dans le tourbillon des commentaires, des interprétations et des interventions diverses, se distinguent des personnalités et des personnages qui ne me laissent pas insensible à ce joli melting pot politique incroyable.

Il y a la mère Thérèsa du service, elle pleure à chaque fois qu’elle pense aux plus démunis, participe à toute les actions caritatives, membre de plusieurs associations  et pense qu’il doit y avoir un système de roulement au travail, comme ça tout le monde peut travailler au moins 2 jours par semaine et le taux de chômage avoisinera le 0%. Bon ! Ça nous fera un moitié de salaire à la fin du mois mais ma collègue pense qu’il faut regarder la moitié pleine du verre, on aura plus de jours de repos dans la semaine.

M_re_Th_r_sa

Il y a le gladiateur, mordu de films, surtout ceux téléchargés illégalement, celui là pense que si un esclave, Maximus,  a défié un empire, tous les peuples arabes peuvent défier leurs gouvernements et renverser leurs présidents et puis pourquoi pas s’unir pour former un grand empire arabe tel que  l’empire ottoman géré par un sénat.

Gladiateur

Et un sénateur romain, dans notre bureau, y en a aussi, un « se-la-pètus » de première qui se prend pour le plus intelligent et dénigre toute forme de bêtise. Lui incite tout le monde à prendre position et mettre en avant ses idées mais lui s’abstient de le faire car il occupe un poste délicat et selon lui le plus judicieux c’est de rester neutre.

S_nateur

 Un dictateur ? bien sûr y en a un ! Le Chef ! Monsieur  « je suis contre tout le monde » qui pense que les « Kasbatistes », les « coupolistes », les apolitiques… n’ont pas à faire des sit-in et des manifs, ils ont fait la révolution, bravo ! maintenant place aux connaisseurs !aux élites ! il faut que quelqu’un tienne le pays avec une main de fer dans un gant de velours  et ce sera mieux si c’est les militaires qui dirigent ! et bien sûr c’est toujours lui qui clôture à chaque fois la discussion agacé et répétant « vous n’avez rien compris ! vous n’avez rien compris ! »

Dictateur2

Rym Mouelhi Beddey

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27 février 2011

De Tunis à Persepolis (2/2)

 ...la suite de "de Tunis à Persepolis" partie 2

 

Après la révolution :

persepolis_368


Persepolis_Marjane_and_her_uncle

Marjane raconte la vie post-révolution à Téheran : « Durant les quelques mois qui suivirent le départ du chah le pays traversa une période d’euphorie, tout le monde avait été révolutionnaires et tout le monde avait combattu le chah »

« Les meetings politiques fleurissaient un peu partout et les ennemis intérieur d’hier étaient maintenant  devenu les héros de la nation »

Et parmi ces héros, l’oncle de Marjane à qui elle attribue certaines répliques lors d’une discussion avec ses parents :

Extrait :

L’oncle : « A partir de maintenant tout ira pour le mieux plus rien ne pourra arrêtera le peuple nous aurons une société faite de justice et de liberté »

Le papa : « Tu as vu qu’ils préparent les élections pour bientôt ? »

L’oncle : « Il faut faire confiance au gens après toutes ces années de dictature ils feront tout pour conserver leur liberté »

La maman : « De toute façon ça ne pourra jamais être pire que sous le Chah »

 Mais un jour on entend à la radio : « le peuple a voté démocratiquement à 99.99% pour la république islamique ! » et l’oncle pour se rassurer : « C’est normal chaque révolution a sa période de transition, la moitié du pays est illettré,  le nationalisme ou la morale religieuse sont les seules choses qui puissent rassembler les gens »

Mais en réponse à cet espoir dérisoire, on montre à la télé un barbu au regard sévère qui annonce : « Nous nettoierons le pays des éléments anti révolutionnaires !  Entre eux et nous il n’y a qu’une loi ! Celle du sang !»

Le reste, vous le savez, ce qui est advenu de l’Iran, ou plutôt La république islamique d’Iran, vous le connaissez et mon désarroi vous le comprenez… j’espère…

 

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Rym Mouelhi Beddey

27 février 2011

De Tunis à Persepolis* (1/2)

 

persepolis

Persepolis est un film d’animation, en noir et blanc, qui raconte l’histoire de la révolution iranienne à travers la vie mouvementée de son héroïne Marjane, une vie peu commune, dans un pays peu commun.

Ce film je l’ai regardé en 2008 et il m’a marqué pour son originalité et les dessins en noir et blanc d’un style particulier, mais quand je l’ai re visualisé récemment, ça a éveillé en moi des émotions diverses.

 Je souhaite partager avec vous certaines parties du film, certains dialogues que, vous verrez, ne vous sont pas étrangers, ils semblent être copiés de notre vie pré et post révolution,  c'est-à-dire peu avant le 14 et juste après…

 Ce qui m’a le plus secoué, ce sont les évènements racontés par le film et qui décrivent le bouleversement de la vie des iraniens après les élections post-révolution…

J’ai essayé de vous concocter des bribes de dialogues du film, lisez-les, vous comprendrez peut être mon désarroi. Vous pouvez mieux le comprendre si vous regardez le film en entier.

Marjane Satrapi raconte ici l’histoire réelle de sa vie. Sa vie d’avant et d’après la révolution Iranienne de 1979.

Avant la révolution :

persepolis_family

On découvre Marjane et sa famille (le papa, la maman et la grand-mère), mais aussi la vie tranquille qu’ils menaient : des soirées arrosées, mixtes surtout, des idées progressistes chuchotées entres amis. Dans une de ces soirée on montre le papa, consolant une amie dont le mari est détenu et torturé pour ses idées, dire : «ne t’en fais pas ce régime n’en a plus pour très longtemps, tôt ou tard ça va péter » (eh oui ! on s’est dit cela entre nous aussi avant la révolution)

persepolis_a_bas_le_shah

La révolution :

Justement ! Un jour ça a pété ! Dans la rue la révolution éclate et les Iraniens réclament le départ du Chah : « à bas le Chah ! à bas le Chah » (c’est notre « dégage ! » à nous)

Et le papa de Marjane rentre tout excité en criant : « Je vous l’avais dit nous sommes entrain de vivre un moment historique ! » (Qui n’a pas dit ou pensé cela en Tunisie lors des évènements de janvier 2011 ?)

La grand-mère : « Il va enfin payer pour tout le mal qu’il nous a fait »

Face à Marjane qui disait qu’elle aimait le Chah et qu’il a été choisi par dieu comme le lui a expliqué sa maîtresse d’école, le père était contraint de lui raconter l’histoire des Chahs père et fils.

Extrait :

Le père du Chah : « je ferai comme Ataturk, je moderniserai ce pays et je ferai une république » mais les anglais ont eu vent de l’histoire

Les anglais : « Pourquoi président, alors que tu peux être empereur ? C’est mieux que président, tu auras tous les pouvoirs !  Un pays comme le tien a besoin d’homme fort comme toi à sa tête ! »

Le père du Chah : « Et que dois-je faire »

Les anglais : « rien ! Tu nous donnes le pétrole nous nous occuperons du reste »

Et puis on montre les rues de Téheran envahies par des citoyens en colère, gaz lacrymogène, on tire sur les citoyens, des morts… (Un peu ce qui s’est passé ici quoi !)

(Source Wikipédia, « révolution Iranienne » : les forces de l'ordre ne disposent pas du matériel adapté (gaz lacrymogène, lances à eau, etc.) pour contrôler les débordements de foule, et il s'avère impossible de maîtriser les rassemblements de plusieurs millions d'individus autrement que par les armes. Le Shah, dans une position délicate, accepte finalement que les soldats se déploient avec des tanks, des hélicoptères et des armes automatiques. Certains activistes armés profitent de la situation pour créer la confusion en tuant des centaines de manifestants supplémentaires, crimes attribués ensuite à la seule armée impériale. Ce jour reste connu sous le nom de Vendredi noir) ( Ah bon ! vendredi ?... non comment !)

Et bien sûr l’ingrédient essentiel de chaque révolution, j’ai l’impression, le discours « je vous ai compris ! » on montre le chah à la télé : « J’ai compris votre révolte ! Nous allons essayer tous ensemble de marcher vers la démocratie, nous bâtirons l’avenir  main dans la main »

 Et pourtant les manifestations continuent, on libère les prisonniers politiques pour calmer les foules, et ça continue quand même… jusqu’au renversement du Chah, qui quitte le pays accompagné de sa femme pour une durée indéterminée. (Ça ne vous rappelle rien ?)

(*) Perseplis : la cité perse

A suivre...

23 février 2011

Connaissez-vous le « Headless chicken syndrome » ?

Kadhafi


Aujourd’hui j’ai assisté à une conférence animée par une grosse pointure du groupe mondial auquel appartient notre filiale, le discours était passionnant et l’homme captivant, mais à un certain moment il a parlé du « headless chicken syndrome » (traduction  : le syndrome de la poule à la tête coupée ou sans tête) … et là j’ai décroché !

J’ai décroché, non pas pour la cruauté de l’image, mais parce que la définition fournie par notre conférencier m’a renvoyé aux derniers évènements et aux comportementx des dirigeants arabes face à une situation de panique.

La définition, ou presque du « Headless chicken syndrome » est : se comporter tel une poule à qui on coupe la tête, au fait elle continue à courir, à tourner sur elle-même avant de s’effondrer et dans le monde du management c’est le fait de partir dans tout les sens, faire n’importe quoi et prendre des décisions absurdes dans une situation de panique. Je ne savais pas que le poulet pouvait rester vivant après avoir perdu sa tête, Je vous avoue que c’est la première fois que j’entends parler de cela, mais des comportements de hedless chicken  j’en ai vu et j’en vois encore aujourd’hui.

Quand je me remémore les réactions et actions des ex-présidents tunisiens et égyptien  et quand je regarde ce que fait kadhafi aujourd’hui,  je me rends compte qu’ils se sont tous comporté comme des poules sans têtes à chaque fois qu’ils ont paniqué face aux révoltes inattendues de leurs peuples  : des discours absurdes, tantôt des promesses et tantôt des menaces, baisse des prix, limogeages, nouvelles nominations, mobilisation de la police, retrait de la police, ordre de tuerie, demande de pardon, des milices, des militaires, fuite, refus de céder…

Finalement le monde arabe est un grand poulailler qui réunit des poules à têtes coupées, des poules mouillées et des poules agonisantes touchées par le virus de la grippe aviaire, le virus du pouvoir…

Rym Mouelhi Beddey

20 février 2011

Faudrait-il faire une grève du sexe ?

la_gr_ve_du_sexe

Tout à l’heure, sur Shems FM, l’animateur du programme « Hadith Tounes », Hamza Belloumi, a invité Soumeya Bouallegui metteur en scène de la pièce de théâtre « le dernier soupir ».

Un hommage à Aristophane poète comique grec du Ve siècle avant JC, mais surtout un hommage à la femme révolutionnaire et révoltée, cette femme que son avis importe peu mais que la grève du sexe qu’elle décide et entreprend, pour faire pression sur les hommes, pour qu’ils cessent les guerres interminables, semble être le plus fort des arguments.

Alors qu’Athènes et Sparte sont en guerre, Lysistrata, belle Athénienne, aussi rusée qu'audacieuse, convainc les femmes de toutes les cités grecques de déclencher et de poursuivre une grève totale du sexe, jusqu'à ce que les hommes reviennent à la raison et cessent le combat. (Source Wikipédia)

Cette pièce je l’ai vu en 2010, avant la révolution, avant la fin de la censure et  j’ai trouvé l’idée, les dialogues, les symboles et les insinuations audacieux  et je me demandais d’ailleurs comment a-t’elle pu échapper aux yeux et oreilles vigilants des bourreaux de l’époque.

Une initiative courageuse de la part de Soumeya, était-ce le courage de Lysistrata qui l’a inspiré ? Ou est-ce la satire d’Aristophane qui l’a séduit ? Ce qui est sûr c’est l’amour de la scène et de la LIBERTE, son féminisme, sa grande passion et sa personnalité qui me rappelle souvent la reine guerrière berbère Kahina, qui l’ont conduit à tenter l’aventure.

Si vous regardez la pièce (*) vous pouvez vous rendre compte qu’aujourd’hui avec ces manifestations, ces grèves et émeutes qui ne cessent pas, une grève du sexe peut être une solution pour remettre l’économie sur ses pieds et obliger les hommes comme les femmes à regagner leurs postes de travail.

Bon ! une solution qui nous réussit ou pas après tant de siècles, je ne sais pas… je ne peux même pas vous l’essayer cette solution, pour vous convaincre de sa fiabilité, car mon homme à moi travaille et ne fait pas de grèves bidons pour 10dt de plus, il se lève tôt tous les jours pour aller travailler et participer au développement de ce pays et je suis fière de lui, fière de tout tunisien qui croit en ce pays et qui croit que le travail est  la clé du développement et que les grèves insensées entreprises par des profiteurs de notre révolution nous tirent vers le bas et tirent cette Tunisie vers les abysses du néant.

Petit pays, je t’aime beaucoup…

(*) jeudi 24, vendredi 25 et samedi 26 février 2011 à El Teatro, Tunis à 19h30, durée 1h.

http://www.facebook.com/event.php?eid=170859689626498

Rym Mouelhi Beddey

17 février 2011

Le 16 juin 2014 ?

    

Ça ?

 C’est quoi ?

Euuuh… au fait d’après mon cauchemar, c’est une femme tunisienne en 2014 qui rencontre un Pacman, le jeu basique que tout le monde connait

 

Donc ce pauvre petit Pacman dans mon cauchemar prend la femme pour le fantôme, son éternel ennemi qui le bouffe dans le jeu. N’importe quoi, je sais… mais les cauchemar c’est ça, c’est un grand n’importe quoi !

Dans mon cauchemar, les femmes tunisiennes, à cause d’électeurs ignorants de leurs droits et devoirs et loin de toute culture politique et démocratique, se retrouvent emballées dans 2 mètres de tissu noir qu’elles doivent porter jour et nuit quand elles sont dans la rue et en présence de chaque homme qui ne soit pas le mari, le frère ou le père de celles-ci .

Dans mon cauchemar, elle n’a plus d’identité, ni de carte d’identité, elle n’étudie pas, elle ne travaille pas, elle sort rarement, elle ne vote pas, elle ne chante pas, elle ne va pas au cinéma, elle ne parle pas, ne rigole pas, ne court pas, ne conteste pas, ne créé pas, n’écrit pas, ne choisi pas, …pas, …pas…, paaaaaaaaaaaaaaaaaaaas !!!!!!!!!

Ouf ! Je me réveille ! Ce n’est qu’un cauchemar !

Mais ce matin, le 16 février 2011, à la radio, dans le journal La Presse… on annonce la date du 16 juin 2014…hein ? !  « Le festival du shopping à Kasserine » ????? « AutoRoute Gafsa – Sidi Bouzid », « match Tunisie-Brésil, les Cariocas tremblent déjà » quoi !!!! ah bon ? « Inauguration d'un complexe touristique à Tozeur », « Mac Donald’s à Douz ! Hamburgers pur dromadaire » beuurk !...

Bon ! Quoi ? Qu’est ce qui se passe ? Je ne comprends plus rien là ! Suis-je encore au lit ? J’hallucine peut-être ? Qu’est ce qui m’arrive ?

Rien, je suis bien réveillée, nous sommes bien le 16 février 2011 et il s’est avéré que certains médias tunisiens  ont organisé une action « demain commence aujourd’hui » pour exprimer leur optimisme, leurs souhaits et leurs rêves les plus fous.

Il existe même un site où on peut faire partie des rêveurs optimistes et exprimer ses vœux : http://www.16juin2014.com/

Mais moi mon cauchemar m’a hanté toute la journée du 16, en me noyant dans mon travail J’ai essayé d’effacer l’image de la femme triste que j’ai vu dans mon cauchemar, je pense que cette femme était moi… mais d’après mon cauchemar…

Rym Mouelhi Beddey


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En marge de la révolution
  • Une vie qui change du jour au lendemain comme celle de tout Tunisien ayant vécu la révolution du 14 janvier, une description des évènements, des émotions, des peurs et des inquiétude, de la joie et de l'espoir, du quotidien dans cette nouvelle Tunisie. L
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